Voltiges de l’amour… Le duo Fantagaro !
Stéphanie, c’est la fille du pays ! Native d’Ustaritz, elle a attrapé le virus du cheval à l’âge de onze ans au centre équestre Aitz Zaixpy chez Françoise et Jean-Pierre Bercetche. “J’ai tout de suite su que c’était ma voie, ma vie !” Très vite, dès la quatrième, elle intègre une école agricole, option équitation, à Nérac, à côté d’Agen. Ses notes scolaires, jusqu’alors en dessous de la barre, explosent et lui permettent d’intégrer un lycée sport- études en Normandie. Elle excelle en tout jusqu’au BAC. « J’avais, en parallèle, le goût du spectacle auquel Françoise et Jean-Pierre m’avaient initiée. Ils donnaient des spectacles à travers le pays basque et moi, je dansais un pas de deux avec un Frison. J’ai alors eu mon premier cheval que j’ai commencé à travailler et fait mon premier spectacle avec lui à l’âge de 16 ans, à Saint-Pée-sur-Nivelle ». S’ensuivent des représentations dans les fêtes de village jusqu’au salon du cheval de Toulouse où Max Hastaluego, grand monsieur du spectacle équestre la repère ! Il lui propose illico un contrat en Belgique pour trois mois. Elle laisse alors tomber sa formation de monitrice qu’elle vient tout juste d’entamer et part ! C’est là qu’elle rencontre le beau Manu, roi de la voltige. Issu d’une ferme du Cantal, il a été piqué lui aussi, jeune, par le virus équin, en assistant à un spectacle. Il devient voltigeur dès l’âge de seize ans, avant même de savoir réellement monter ! 19 ans chacun, une passion commune, ils donnent quatre shows par jour à Lichtart dans un grand parc d’attraction.
Un beau parcours d’obstacles…
Rentrés de Belgique, ils travaillent ensuite dans un cabaret équestre à Toulouse. « L’histoire a mal tourné et nous avons dû apprendre à nous débrouiller seuls avec nos chevaux ». Un an de galère avec la fierté de leurs 20 ans, n’osant rentrer au pays… « J’avais quand même ma famille ici et la formation qui n’attendaient que moi ! » Durant deux ans, elle l’effectue aux écuries de Lortenia à Arcangues. « Tous les étés, nous travaillions en intermède équestre des courses de vache de la ganaderia Darritchon, à Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Pée et Bidart. Nous continuons toujours les spectacles, c’est une façon de vivre ! » Manu est ensuite embauché chez Marie-Hélène d’Elbée, à Ahetze, dans un élevage de chevaux espagnols. Il s’occupe de l’entretien de la propriété et du débourrage des jeunes chevaux. « J’ai commencé à m’occuper des chevaux pensionnaires ainsi que de la présentation des jeunes chevaux d’élevage à la vente. Nous avons fini par nous y installer avec nos animaux avec le projet d’acheter un terrain pour monter notre centre équestre sans savoir ni où, ni comment… »
La venue proche de leur premier enfant leur fait franchir une étape supplémentaire. Marie-Hélène d’Elbée accepte rapidement de leur vendre un terrain. « 2 hectares ! Nous avions enfin une racine, mais pas l’argent. La plupart des banques ne nous a même pas écoutés… » Marie-Hélène d’Elbée les autorise alors à démarrer leur activité chez elle. L’aventure du centre équestre El Dorado démarre en 2010, prouvant que le jeune couple est compétent avec une belle clientèle et sait tout simplement tenir les rennes, ce qui leur apporte le crédit nécessaire, trois ans plus tard !
Le rêve enfin réalisé…
Janvier 2013, les travaux démarrent. « Nous avons voulu notre centre équestre tout en bois, avec une structure très ventilée, agréable pour les chevaux comme pour les élèves. C’est vaste mais on voit tout d’un seul regard, ce qui est rare ! Le choix des stalles a été important car nous n’imaginions pas une seconde des gamins dans des boxes fermés. Là, c’est très sécuritaire. » Les quarante chevaux dorment au pré à la belle saison. Il y a dans ce club une ouverture d’esprit différente « sans doute un peu plus large quand on fréquente le spectacle, mais j’ai une formation classique et académique. Les élèves passent les examens fédéraux du galop 1 au 7 et nous participons aux concours. J’aimerais proposer des concours internes, le dimanche, pour s’entraîner. » A chaque vacances scolaires, les stages d’une semaine sont à thème suivant les saisons et leurs événements.
« Il y aura toujours les balades dans la nature ainsi que la fête du club, avec un grand spectacle, bien sûr ! »
Et puis, un club-house pour accueillir le public, visionner des vidéos lors de journées particulière, des vestiaires, une jolie vue et un accès rapide depuis partout. « Nous pensions avoir des élèves de Saint-Jean, Guéthary et Bidart, frontaliers d’Ahetze. Au final, nous avons des élèves d’Anglet, de Biarritz… d’un peu partout ! »
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La semaine du pays basque / Le duo Fantagaro! © F.B